Savez-vous ce qui se cache derrière ce mot à la connotation futuriste ? Ce terme provient d’un appareil inventé au début du 20e siècle, le rotoscope. Ce dispositif était alors utilisé pour produire des animations à l’aspect fluide et naturel en dessinant les contours de chaque élément image par image. Autant dire qu’une animation de plusieurs minutes était un travail colossal.
Aujourd’hui, la technique de la rotoscopie est toujours utilisée dans le monde du cinéma pour créer des effets spéciaux et des trucages. Si le fondement même de la technique n’a pas changé, les moyens pour y arriver ont bien évolué grâce à l’avènement de l’informatique.

La rotoscopie selon les frères Fleischer

 

Le rotoscope existait déjà depuis la fin du 19e siècle, mais c’est au début du 20e siècle, en 1915, qu’il a été breveté par Max Fleischer. Il s’agissait alors d’une machine assez encombrante qui permettait de projeter un film image par image sur une table de projection transparente constituée bien souvent d’une simple plaque de verre. Un dessinateur pouvait ensuite dessiner les contours des éléments de chaque image sur une feuille de papier calque.
Max Fleischer travailla avec son frère Dave sur la technique de la rotoscopie. Ils réalisèrent quelques courts métrages qu’ils filmaient en prise de vue réelle pour ensuite dessiner manuellement chaque modèle nécessaire à leurs films. Le premier film d’animation qu’ils créèrent s’appelait Out of the inkwell mettant en scène le clown Koko et sortit en 1919.
Le rotoscope s’améliora au fil des années et la technique de la rotoscopie par rétroprojection fut utilisée avec succès dans de nombreux films comme Blanche Neige et les sept nains des studios Disney en 1937 ou encore la série des dessins animés Superman dans les années 1940.
Avec l’avènement de l’informatique et des possibilités de traitement d’image, le rotoscope fut relégué au rang des antiquités, mais la technique existe toujours.

Le numérique et la technique de la rotoscopie

 

La technique a effectivement bien changé aujourd’hui. Fini les dessins sur du papier calque par rétroprojection d’images en prise de vues réelles. Les images numérisées sur ordinateur sont traitées avec des logiciels spécialisés dans la technique de la rotoscopie.
Rien n’empêche l’infographiste ou l’animateur de retravailler la totalité du film numérisé ou des scènes bien précises. Il peut alors les transformer en dessin animé. Grâce à des logiciels graphiques, il peut retoucher des scènes, ajouter un élément ou supprimer une partie du décor.

La rotoscopie informatisée est utilisée au cinéma pour créer des effets spéciaux : en découpant les contours d’un objet ou d’un acteur filmé, un graphiste peut le déplacer pour l’intégrer dans un autre environnement.
Il est tout à fait possible de réaliser un film en utilisant plusieurs sources d’images différentes. Cette technique, basée sur la rotoscopie, est appelée Matte Painting.

Avec ces techniques, il est possible de supprimer des éléments inappropriés d’une scène. Imaginez un film historique, avec des acteurs en costumes d’époque, tourné dans un environnement naturel. Malheureusement, des objets inattendus comme des panneaux routiers ou une autoroute viennent défigurer les scènes. Avec des logiciels spécialisés, l’infographiste peut supprimer ces éléments parasites ou même replacer les acteurs dans un autre paysage.
En ce qui concerne les logiciels permettant de réaliser des trucages de cinéma et d’utiliser la technique de la rotoscopie, il en existe un certain nombre. Cela va du programme payant coutant plusieurs milliers d’euros à destination des professionnels de cinéma et de l’animation, jusqu’aux logiciels gratuits, donnant par ailleurs d’excellents résultats, pour l’amateur qui souhaite se lancer dans le « cinéma maison ».

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